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April 4, 2025
Neutralité permanente : un modèle de paix, de sécurité et de justice
Herbert R. Reginbogin, Pascal Lottaz

Il existe de nombreux modèles possibles pour apporter la paix, la sécurité et la justice dans le monde. L’un d’eux est l’empire ou l’hégémonie : placer une seule puissance aux commandes. Une autre solution est la gestion partagée des grandes puissances, sur le modèle de https://neutralitystudies.com/books/permanent-neutrality/Concert de l'Europe du XIXe siècle. Un autre problème est l’équilibre des pouvoirs. Les juristes internationaux sont particulièrement attirés par l’ordre instauré par l’adhésion à un ensemble de normes universelles... La liste pourrait être allongée plus ou moins indéfiniment. La présente discussion portera sur l’interaction et les contrastes entre deux stratégies particulières : la neutralité permanente et la sécurité collective.

June 7, 2025
Conférence du GCSP sur la dimension internationale de la neutralité
Centre pour la Neutralité de Genève

La conférence « La dimension internationale de la neutralité – Un débat sur la sécurité à Genève », organisée par le Centre de politique de sécurité de Genève (GCSP) en collaboration avec la Mission permanente du Turkménistan et le Centre de politique de sécurité de Genève, s'est tenue le 5 juin et a suscité un vif intérêt parmi les chercheurs, les diplomates et les représentants des organisations internationales à Genève.

La table ronde de haut niveau a été ouverte par l'ambassadeur Thomas Greminger, directeur exécutif du GCSP, qui a souligné l'importance de la neutralité dans un monde de plus en plus fragmenté. Il a exploré ses dimensions internationales sous différents angles, notamment le non-alignement, le multi-alignement et la neutralité positive.

Le rôle de la neutralité active du Turkménistan a été souligné par S.E. M. Hajiev, ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire du Turkménistan, et S.E. M. Shiri Shiriyev, directeur des études stratégiques à l'Institut des relations internationales du ministère des Affaires étrangères du Turkménistan.

Parmi les intervenants figuraient S.E. M. Christian Guillermet Fernández, Représentant permanent du Costa Rica auprès de l'Office des Nations Unies à Genève ; S.E. M. Jamal Jama Al Musharakh, Représentant permanent des Émirats arabes unis auprès de l'Office des Nations Unies à Genève ; S.E. Dr Anupam Ray, Représentant permanent de l'Inde auprès de la Conférence du désarmement ; et Jean-Daniel Ruch, Président du Centre pour la neutralité de Genève. La discussion a porté sur la manière dont les États gèrent la pression croissante pour prendre parti tout en s'efforçant de préserver leur autonomie stratégique. Le panel a également réfléchi au potentiel de la neutralité pour soutenir la stabilité mondiale et le dialogue dans un contexte d'escalade des tensions géopolitiques.

Chacun des quatre pays représentés a partagé sa propre approche de la neutralité :

Le Costa Rica prône une neutralité non armée, s'appuyant sur des relations diplomatiques solides avec les pays voisins pour résoudre les différends. Le pays est fier de son service diplomatique actif et de ses contributions à la diplomatie multilatérale sous un statut de neutralité.

Les Émirats arabes unis, situés au carrefour de l'Orient et de l'Occident, mènent une politique étrangère adaptative qui reflète une forme de neutralité pragmatique. Tirant parti de leurs ressources, les Émirats arabes unis cherchent à favoriser la prospérité nationale par le biais de partenariats internationaux de grande envergure. Leur participation aux accords d'Abraham souligne leur engagement en faveur de la paix.

L'Inde, vaste nation de plus en plus influente, maintient une approche particulière de la neutralité. Sa politique permet de participer à des alliances tout en restant non alignée, ce qui lui permet d'adopter une approche équilibrée face aux futures dynamiques de pouvoir mondiales.

La Suisse entretient une longue tradition de neutralité armée. Réputée pour ses contributions humanitaires et ses efforts de médiation, la Suisse considère la neutralité à la fois comme un élément fondamental de l'identité nationale et un instrument clé de sa politique étrangère. Comme l'a expliqué Jean-Daniel Ruch, « la neutralité suisse a deux dimensions : à l'intérieur, elle fait partie de l'identité suisse ; à l'extérieur, elle permet à la Suisse d'agir comme médiateur et partenaire prévisible et non menaçant. Pour préserver la neutralité suisse, trois éléments doivent être préservés : le droit de la neutralité, la politique de neutralité et la perception de la neutralité. Dans le monde polarisé d'aujourd'hui, nous devons envisager la formation d'une coalition d'États constitutionnellement neutres, non alignés et multialignés.»

Les quatre pays ont reconnu bénéficier, à des degrés divers, du parapluie sécuritaire des puissances occidentales. Néanmoins, ils cherchent à consolider leurs positions en soutenant le droit international humanitaire, en résistant aux pressions extérieures et en promouvant la diplomatie multilatérale. Collectivement, ces États ont exprimé le souhait de voir le concept de neutralité évoluer et se développer dans le cadre des relations internationales.

June 29, 2025
Un appel mondial pour la neutralité active lancé depuis Genève
www.swissinfo.ch

Plusieurs acteurs ont lancé un appel mondial à Genève pour la neutralité active au moment les grandes puissances durcissent le ton. La ville est en compétition avec Vienne pour attirer un Congrès international sur cette question en 2026.

(Keystone-ATS) Au terme de deux jours d’une réunion qui a rassemblé 90 experts de la diplomatie, du droit international et du numérique de 27 pays à Troinex (GE) et en ligne, une déclaration publique et un plan ont été approuvés vendredi. D’ici fin 2026, l’objectif est de lancer un Réseau international sur la neutralité qui observera les pratiques des différents acteurs.

D’ici 2030, une Déclaration de l’ONU sur la neutralité active dans l’écosystème numérique et un label sont souhaités. Et un accord international contraignant pour la neutralité à l’ère numérique devra suivre à plus long terme.

Les confrontations entre grandes puissances provoquent de plus en plus de tensions. Alertant sur une « urgence », la déclaration publique relève que la neutralité ne signifie pas « l’indifférence ».

Celle-ci doit contribuer à la prévention et la résolution des conflits, de même qu’au désarmement et au basculement des dépenses militaires vers les investissements sociaux et écologiques. Et éviter une militarisation de l’intelligence artificielle (IA). La demande est lancée alors que les pays de l’OTAN ont décidé l’augmentation à 5% de leur Produit intérieur brut (PIB) de leur financement militaire.

Après Bogota

Face à cette situation, « nous pensons que Genève et les espaces neutres en général jouent un rôle essentiel pour favoriser le dialogue, rechercher la vérité et défendre l’intérêt général », a affirmé à Keystone-ATS le président du Centre de Genève pour la neutralité, Nicolas Ramseier.

Il faut s’interroger « sur notre neutralité suisse, dite active, et, plus largement, sur le rôle que peuvent jouer les autres Etats neutres », ajoute-t-il. Et d’insister sur le fait que « plus la fragmentation et la méfiance s’accroissent, plus la demande de zones neutres, transparentes et sécurisées, tant physiques que numériques, devient forte ».

Mais il devient plus difficile de faire accepter « une position neutre », admet M. Ramseier. Son centre a été précisément établi dans cette période « de critiques, de malentendus et de réinterprétations », notamment contre la Suisse. « Nous devons repenser la neutralité », « comme une posture proactive et structurée », et l’adapter aux défis technologiques du 21e siècle, estime le président.

Après Bogota l’année dernière, le Congrès international sur la neutralité pourrait être organisé en juin 2026 à Genève. Des centaines de dirigeants, académiques ou membres de la société civile devraient participer.

https://www.swissinfo.ch/